(Désolée pour l'absence totale de rigueur des derniers jours!)
Je vous présente aujourd'hui une artiste montréalaise bien connue, que nous aurons la chance d'exposer à la Galerie de l'UdeS en automne : Geneviève Cadieux. Si le nom ne vous dit rien, pensez à la paire de lèvres qui trône sur le toit du Musée d'art contemporain et à la soeur d'Anne-Marie Cadieux, et vous vous situerez peut-être un peu mieux.
Geneviève Cadieux utilise comme médium principal la photo, toujours de très grande qualité et souvent de format énorme, qu'elle présente sous forme d'installations ou de sculptures. Son sujet favori : le corps humain sous toutes ses formes. Il s'agit généralement de plans extrêmement rapprochés de certaines parties du corps ou de blessures qu'il exhibe, exposés dans un format qui fait exploser la notion d'intimité que porte le corps. En effet, voir une énorme photographie (et par énorme je parle de 2 mètres par 3 mètres) d'un poil, d'une cicatrice ou d'un grain de beauté détruit tout attachement au corps d'où il provient. La peau présentée est donc anonyme, mais jamais muette et toujours unique.
Le spectateur ainsi confronté se trouve aussi dans un certain état de malaise, voire de voyeurisme face à ce dévoilement intime du corps, puisqu'aussi impudique que l'on puisse être, le corps est toujours porteur de l'intimité et du personnel. Il porte les traces de notre vie, mais aussi des endroits secrets (un miniscule cicatrice?) dont seuls nous connaissons l'existence.
Bref, les photographies de Geneviève Cadieux frappent de plein fouet notre perception du corps humain, tout en nous interrogeant sur les notions d'identité, de souffrance et d'intimité.
dimanche 13 juillet 2008
vendredi 27 juin 2008
L'ART MODERNE ET CONTEMPORAIN
Bien qu'"Art Now" soit un bouquin des plus intéressants pour découvrir les artistes contemporains, il n'aide que très peu à comprendre le milieu et les courants actuels. Comme ma bibliothèque déborde déjà de livre sur l'histoire de l'art, je me disais qu'il était temps que je la garnisse un peu d'ouvrages sur l'art contemporain. C'est ainsi que j'ai fait l'achat d'un livre très éclairant, "L'art moderne et contemporain", de Serge Lemoine, publié chez Larousse.
Encore une fois, c'est un livre assez abordable (environ 30$), d'environ 300 pages. Ce qui m'a tout de suite accroché, c'est la séparation claire des courants et/ou artistes qui ont traversé le siècle. Ainsi, le livre est séparé en cinq grandes époques, qui contiennent chacune une vingtaine de courants ou d'artistes influants. Ces courants et artistes sont mondiaux; on parle des russes, des américains, des italiens, etc. Le livre comprend aussi une bonne poignée d'illustrations pour chaque section, qui nous permettent généralement d'assez bien comprendre le mouvement dont il est question. Son défaut principal : les textes ont été écrits par des experts et sont donc souvent assez difficiles à saisir à la première lecture; il faut donc une bonne connaissance des termes de l'art et des concepts qui s'y rattachent (ce qui ne convient pas à une lecture au coin du lit ou de la toilette, comme je le dis si bien)
Bref, un bon achat pour vraiment avoir un aperçu global de ce que sont l'art moderne et contemporain, mais un brin long à lire à cause de la complexité des textes. Un autre ouvrage, celui-là un peu plus volumineux, mais qui me semble tout aussi intéressant, est le coffret "Art du XXe siècle" de Taschen, bien entendu. Je compte me le procurer quand j'aurai fini celui-ci (et le merveilleux livre de Cardiff et Miller que je viens de recevoir!) et je vous en ferai donc un compte-rendu prochainement (je l'espère).
Bonne lecture!
Encore une fois, c'est un livre assez abordable (environ 30$), d'environ 300 pages. Ce qui m'a tout de suite accroché, c'est la séparation claire des courants et/ou artistes qui ont traversé le siècle. Ainsi, le livre est séparé en cinq grandes époques, qui contiennent chacune une vingtaine de courants ou d'artistes influants. Ces courants et artistes sont mondiaux; on parle des russes, des américains, des italiens, etc. Le livre comprend aussi une bonne poignée d'illustrations pour chaque section, qui nous permettent généralement d'assez bien comprendre le mouvement dont il est question. Son défaut principal : les textes ont été écrits par des experts et sont donc souvent assez difficiles à saisir à la première lecture; il faut donc une bonne connaissance des termes de l'art et des concepts qui s'y rattachent (ce qui ne convient pas à une lecture au coin du lit ou de la toilette, comme je le dis si bien)
Bref, un bon achat pour vraiment avoir un aperçu global de ce que sont l'art moderne et contemporain, mais un brin long à lire à cause de la complexité des textes. Un autre ouvrage, celui-là un peu plus volumineux, mais qui me semble tout aussi intéressant, est le coffret "Art du XXe siècle" de Taschen, bien entendu. Je compte me le procurer quand j'aurai fini celui-ci (et le merveilleux livre de Cardiff et Miller que je viens de recevoir!) et je vous en ferai donc un compte-rendu prochainement (je l'espère).
Bonne lecture!
JANET CARDIFF
Je me disais qu'il serait bien temps de parler d'artistes d'ici...même si très peu d'entre eux sont reconnus internationalement! Toutefois, l'artiste que je vous présente aujourd'hui, Janet Cardiff, est une canadienne dont le travail est définitivement suivi partout à travers le monde.
J'ai eu la chance incroyable de visionner son oeuvre "The Paradise Institute", présentée à l'hiver à la Galerie d'art de l'UdeS. Ce fut un réel coup de foudre : jamais je n'ai vu une oeuvre d'art exercer autant de fascination sur moi! Mais tout d'abord, un bref résumé du travail de Cardiff...
Cette artiste canadienne, qui partage sa vie entre l'Ontario et Berlin, réalise la plupart de ses oeuvres avec l'aide de son mari, l'artiste George Bures Miller. Son outil principal est le son : les voix, les bruits, la musique, etc. Elle s'en sert de façon toujours surprenante dans ses installations, en créant des environnement où notre perception et notre rôle de spectacteur sont interpelés et où différentes réalités se mélangent. Par exemple, ses "Walks" sont des parcours audios créés pour des lieux précis, où la voix de l'artiste (dans un walkman) nous guide à travers les lieux, tout en nous plongeant dans un univers narratif plein de rebondissements.
Dans "The Paradise Institute", le spectateur est invité à entrer dans une énorme boîte de plywood, où, une fois les portes fermées, il a la nette impression d'être dans une salle de cinéma antique. Une fois installé dans les fauteuils de velour rouge, une paire d'écouteurs sur la tête, un film en noir et blanc de série B, à l'aspect décousu, commence à l'écran. Derrière lui, les bruits de la salle (téléphone cellulaire, popcorn, spectateurs arrivant) viennent perturber son visionnement. Plus le film avance, plus les frontières entre la réalité de l'environnement (le cinéma) et la fiction (le film) se mélangent, pour finalement nous laisser dans un profond malaise.
Je vous invite à visionner sur le site officiel de l'artiste, http://www.cardiffmiller.com/, la première partie du film, avec des écouteurs. Bien qu'il manque l'ambiance de la salle-boîte et la partie la plus terrorisante du film, c'est un bon aperçu. Vous trouverez aussi sur le site des vidéos de ses autres installations ainsi que des extraits des Walks, à écouter avec des écouteurs bien entendu.
Bon visionnement!
J'ai eu la chance incroyable de visionner son oeuvre "The Paradise Institute", présentée à l'hiver à la Galerie d'art de l'UdeS. Ce fut un réel coup de foudre : jamais je n'ai vu une oeuvre d'art exercer autant de fascination sur moi! Mais tout d'abord, un bref résumé du travail de Cardiff...
Cette artiste canadienne, qui partage sa vie entre l'Ontario et Berlin, réalise la plupart de ses oeuvres avec l'aide de son mari, l'artiste George Bures Miller. Son outil principal est le son : les voix, les bruits, la musique, etc. Elle s'en sert de façon toujours surprenante dans ses installations, en créant des environnement où notre perception et notre rôle de spectacteur sont interpelés et où différentes réalités se mélangent. Par exemple, ses "Walks" sont des parcours audios créés pour des lieux précis, où la voix de l'artiste (dans un walkman) nous guide à travers les lieux, tout en nous plongeant dans un univers narratif plein de rebondissements.
Dans "The Paradise Institute", le spectateur est invité à entrer dans une énorme boîte de plywood, où, une fois les portes fermées, il a la nette impression d'être dans une salle de cinéma antique. Une fois installé dans les fauteuils de velour rouge, une paire d'écouteurs sur la tête, un film en noir et blanc de série B, à l'aspect décousu, commence à l'écran. Derrière lui, les bruits de la salle (téléphone cellulaire, popcorn, spectateurs arrivant) viennent perturber son visionnement. Plus le film avance, plus les frontières entre la réalité de l'environnement (le cinéma) et la fiction (le film) se mélangent, pour finalement nous laisser dans un profond malaise.
Je vous invite à visionner sur le site officiel de l'artiste, http://www.cardiffmiller.com/, la première partie du film, avec des écouteurs. Bien qu'il manque l'ambiance de la salle-boîte et la partie la plus terrorisante du film, c'est un bon aperçu. Vous trouverez aussi sur le site des vidéos de ses autres installations ainsi que des extraits des Walks, à écouter avec des écouteurs bien entendu.
Bon visionnement!
samedi 21 juin 2008
Pourquoi, du jour au lendemain, j'ai décidé que j'aimais l'art contemporain
Suite au commentaire plus que constructif de Karine, je répondrai à sa question pour éclairer vos/mes lanternes. Car en effet, en parlant de l'expo du MACM, à part de dire que c'était absurde et étrange, et que donc j'aimais ça, je n'ai pas dit grand chose!
Donc : Pourquoi j'aime l'art contemporain. Tout d'abord, je dirais que c'est avant tout l'originalité des oeuvres qui m'attire. J'adore ce qui m'accroche au premier coup d'oeil, justement parce que c'est étrange ou absurde, que j'aime ou que je n'aime pas. Ensuite, j'adore découvrir ce que l'artiste cherche à dire avec son oeuvre, qui souvent au premier regard ne laisse pas trop d'indices. Ce que je reprochais à l'art contemporain avant, c'est-à-dire d'être trop hermétique et de devoir faire des recherches pour le comprendre, est ce qui aujourd'hui me passione. J'adore l'art conceptuel, j'adore ne pas comprendre mais être tout de même touchée, et j'adore par-dessus tout découvrir les univers que créent pour nous les artistes. Bref, j'aime cette approche en "deux étapes" que nous offre l'art contemporain : la première étant celle de l'incompréhension, du simple jugement esthétique ou formel, et la seconde étant celle de l'exploration, de la découverte du second degré. Chose que nous offre évidemment l'art de toutes époques, mais peut-être de façon moins tranchante (le souci esthétique étant par exemple presque toujours présent, au contraire de l'ac)
Par exemple, quand j'ai vu le truc de Stratmann mardi dernier, j'ai trouvé ça totalement moche : un genre de guidon de métal sur roulettes en cinq exemplaires, dans une pièce blanche au plancher de béton gris. Mais je me disais que ça ne pouvait pas être juste moche. Donc je me suis assise, j'ai lu le livre qu'il y avait sur lui, et j'ai adoré son idée de faire des objets qui nous servent à regarder, et non qu'on ne fait QUE regarder.
Aussi, je dirais que ce qui me plaît le plus, ce sont définitivement les installations, parce qu'elles sont souvent des univers à elles seules (comme dans le cas de Emin) et qu'elles nous invitent à les parcourir. C'est qui m'interpellent le plus et c'est ce que je souhaite un jour faire, si artiste je deviens. Quelque chose qui vient toucher l'intimité du spectateur, qui l'incite à entrer en lui-même, à reconnaître ses propres émotions à cause de ce qui l'entoure. Comme peut le faire un très bon film ou une très bonne chanson, simplement à cause de l'agencement réussi de la mélodie, des paroles et parfois des images, rendant même le récit secondaire au reste. (C'est la première fois que je parle de ce que je veux faire, c'est étrange ;) )
J'espère avoir bien répondu!
Donc : Pourquoi j'aime l'art contemporain. Tout d'abord, je dirais que c'est avant tout l'originalité des oeuvres qui m'attire. J'adore ce qui m'accroche au premier coup d'oeil, justement parce que c'est étrange ou absurde, que j'aime ou que je n'aime pas. Ensuite, j'adore découvrir ce que l'artiste cherche à dire avec son oeuvre, qui souvent au premier regard ne laisse pas trop d'indices. Ce que je reprochais à l'art contemporain avant, c'est-à-dire d'être trop hermétique et de devoir faire des recherches pour le comprendre, est ce qui aujourd'hui me passione. J'adore l'art conceptuel, j'adore ne pas comprendre mais être tout de même touchée, et j'adore par-dessus tout découvrir les univers que créent pour nous les artistes. Bref, j'aime cette approche en "deux étapes" que nous offre l'art contemporain : la première étant celle de l'incompréhension, du simple jugement esthétique ou formel, et la seconde étant celle de l'exploration, de la découverte du second degré. Chose que nous offre évidemment l'art de toutes époques, mais peut-être de façon moins tranchante (le souci esthétique étant par exemple presque toujours présent, au contraire de l'ac)
Par exemple, quand j'ai vu le truc de Stratmann mardi dernier, j'ai trouvé ça totalement moche : un genre de guidon de métal sur roulettes en cinq exemplaires, dans une pièce blanche au plancher de béton gris. Mais je me disais que ça ne pouvait pas être juste moche. Donc je me suis assise, j'ai lu le livre qu'il y avait sur lui, et j'ai adoré son idée de faire des objets qui nous servent à regarder, et non qu'on ne fait QUE regarder.
Aussi, je dirais que ce qui me plaît le plus, ce sont définitivement les installations, parce qu'elles sont souvent des univers à elles seules (comme dans le cas de Emin) et qu'elles nous invitent à les parcourir. C'est qui m'interpellent le plus et c'est ce que je souhaite un jour faire, si artiste je deviens. Quelque chose qui vient toucher l'intimité du spectateur, qui l'incite à entrer en lui-même, à reconnaître ses propres émotions à cause de ce qui l'entoure. Comme peut le faire un très bon film ou une très bonne chanson, simplement à cause de l'agencement réussi de la mélodie, des paroles et parfois des images, rendant même le récit secondaire au reste. (C'est la première fois que je parle de ce que je veux faire, c'est étrange ;) )
J'espère avoir bien répondu!
MACM - Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme - Triennale québécoise
Le musée d'art contemporain de Montréal, malgré ses dimensions quelque peu décevantes et sa librairie totalement ridicule, est un must pour connaître ce qui se fait ici et ailleurs. Jusqu'au 7 septembre, vous pouvez y découvrir le travail de 38 artistes québécois (135 oeuvres au total!), qui a été sélectionné au cours des trois dernières années par une équipe de conservateurs du Musée. Au menu : installations, vidéos (à la tonne!), photo, peinture et performance. Et je vous avertis tout de suite : prévoyez quelques heures pour en faire le tour, surtout si vous désirez regarder tous les vidéos, car toutes les salles sont consacrées à cette expo et la visite n'en finit plus!
Je vous fais une petite liste de mes coups de coeurs (et je tenterai de vous renseignez sur les artistes plus en détail dans le futur) - Je suis vraiment moche, je n'ai pas noté le nom des oeuvres :
- Tricia Middleton - installation : une usine à oeuvre d'art, aux bruits étranges et aux couleurs criardes.
- Manon de Pauw - Fantasmagorie lumineuse - Vidéo : Ma préférée. Dans une salle noire, un écran blanc géant, et un plus petit carré suspendu au centre. Les mains de l'artiste font passer différentes feuilles de couleur ou matériaux, qui chaque fois nous offrent une nouvelle toile à regarder. Mes "toiles interactives" préférées : le papier froissé et le carré noir sur fond noir.
- Romeo Gongora - Pardon(?) - Installation vidéo et photos : Dans une salle entourée d'écran verticaux, des prisonniers apparaissent et livrent un vibrant témoignage de pardon, toujours emprunt de malaise, de tristesse et d'ambiguïté.
- WWKA (Women With Kitchen Appliances) - Vidéo : Des femmes masquées utilisent des objets d'une cuisine empruntée pour l'occasion pour créer une musique fort inquiétante.
- David Altmedj - Sculptures : Un dentiste et un Berger immenses, l'un poilu, l'autre fait de miroirs. Étrange, mais vraiment percutant.
- Michel de Broin - Black Hole Conference - Sculpture : Une boule immense de chaises. Une réunion cosmique qui renvoit peut-être au nouvel agencement métaphysique de l'univers capitaliste (hein?)
- Raphaëlle de Groot - Performance : Cette oeuvre est possiblement l'une des plus touchantes, bien qu'étrange, de l'expo. Elle regroupe quelques dizaines de masques de papier, des portraits et un vidéo (ou piste audio?) de la performance de l'artiste. Celle-ci a demandé à des visiteurs de leur décrire le visage d'une personne qui leur est chère, qu'elle tentait de dessiner selon les descriptions sur un masque posé directement sur le visage de la personne. Les résultats sont surprenants et toujours uniques.
Comme je n'avais prévu que l'expo serait si immense, je n'ai pas tout vu (surtout les vidéos) et j'y retournerai probablement bientôt pour terminer la visite. Il y aura donc une deuxième partie à venir! Et bonne visite!
Je vous fais une petite liste de mes coups de coeurs (et je tenterai de vous renseignez sur les artistes plus en détail dans le futur) - Je suis vraiment moche, je n'ai pas noté le nom des oeuvres :
- Tricia Middleton - installation : une usine à oeuvre d'art, aux bruits étranges et aux couleurs criardes.
- Manon de Pauw - Fantasmagorie lumineuse - Vidéo : Ma préférée. Dans une salle noire, un écran blanc géant, et un plus petit carré suspendu au centre. Les mains de l'artiste font passer différentes feuilles de couleur ou matériaux, qui chaque fois nous offrent une nouvelle toile à regarder. Mes "toiles interactives" préférées : le papier froissé et le carré noir sur fond noir.
- Romeo Gongora - Pardon(?) - Installation vidéo et photos : Dans une salle entourée d'écran verticaux, des prisonniers apparaissent et livrent un vibrant témoignage de pardon, toujours emprunt de malaise, de tristesse et d'ambiguïté.
- WWKA (Women With Kitchen Appliances) - Vidéo : Des femmes masquées utilisent des objets d'une cuisine empruntée pour l'occasion pour créer une musique fort inquiétante.
- David Altmedj - Sculptures : Un dentiste et un Berger immenses, l'un poilu, l'autre fait de miroirs. Étrange, mais vraiment percutant.
- Michel de Broin - Black Hole Conference - Sculpture : Une boule immense de chaises. Une réunion cosmique qui renvoit peut-être au nouvel agencement métaphysique de l'univers capitaliste (hein?)
- Raphaëlle de Groot - Performance : Cette oeuvre est possiblement l'une des plus touchantes, bien qu'étrange, de l'expo. Elle regroupe quelques dizaines de masques de papier, des portraits et un vidéo (ou piste audio?) de la performance de l'artiste. Celle-ci a demandé à des visiteurs de leur décrire le visage d'une personne qui leur est chère, qu'elle tentait de dessiner selon les descriptions sur un masque posé directement sur le visage de la personne. Les résultats sont surprenants et toujours uniques.
Comme je n'avais prévu que l'expo serait si immense, je n'ai pas tout vu (surtout les vidéos) et j'y retournerai probablement bientôt pour terminer la visite. Il y aura donc une deuxième partie à venir! Et bonne visite!
TRACEY EMIN
Tracey Emin est une artiste britannique d'origine turque, qui fait partie du groupe YBA (Young British Artists). Son travail est particulièrement diversifié, allant d'installations à la peinture, en passant par la photo, le vidéo et les néons. Un thème unique traverse néanmoins toutes ces oeuvres : l'intimité.
Emin se sert en effet de ses propres expériences de vie pour créer ses oeuvres, le résultat étant donc toujours très intimiste, personnel et souvent choquant. Même si le choix du sujet appelle avant tout le côté voyeur des spectateurs, il vient aussi contredire la superficialité et le matérialisme de la société, un thème par ailleurs exploité par Jeff Koons (et le Pop Art en général). L'artiste ne recule devant rien pour s'exposer, utilisant son propre corps (incluant son sang), ses histoires sexuelles et ses souvenirs les plus personnels comme sujets.
Ses deux oeuvres les plus connues, et aussi mes préférées, sont "Everyone I Have Ever Slept With 1963-1995 et My Bed. La première, malheureusement détruite dans un incendie, était une tente bleue où l'on retrouvait, à l'intérieur, le nom de toutes les personnes avec qui l'artiste avait couché à ce jour. Bien que le mot "slept" évoque avant tout des relations sexuelles, l'artiste a plutôt utilisé le sens littéral du terme ; ainsi, on retrouve aussi dans cette tente le nom se grand-mère et de deux foetus. La seconde oeuvre fait écho à "Everyone..." ; il s'agit du lit de l'artiste, présenté tel quel, après que celle-ci y ait passé plusieurs jours couchée, une sévère dépression l'empêchant d'en sortir. On retrouve autour de ce lit des objets venant de sa chambre, comme des condoms. des bouteilles et des livres, et le lit lui-même est souillé de son sang menstruel.
Bref, le travail de Tracey Emin est à la fois une réflexion sur ses propres expériences, amoureuses, sexuelles ou physiques, de façon totalement authentique, et une critique acerbe de la superficialité dans laquelle s'enfonce l'humain.
J'adore!
Site officiel : http://www.tracey-emin.co.uk/
vendredi 20 juin 2008
JEFF KOONS
Jeff Koons est définitivement mon coup de coeur du mois. Je suis complètement charmée par l'absurdité de son art et par sa persévérance à en faire valoir la pertinence. Je m'explique.
Jeff Koons est un new-yorkais qui a fait sa fortune en spéculant à la Bourse. Toutefois, si certains utilisent cette méthode peu ortodoxe pour simplement se payer un loft dans Time Square, lui l'a fait pour financer ses projets artistiques les plus fous, qui valent souvent des milliers de dollars. Grandement influencées par le Pop Art américain, ses séries d'oeuvres se réunissent presque toutes sous un même thème : le plaisir. On retrouve par exemple la série Made in heaven, qui regroupe des sculptures en verre, bois ou plastique grandeur nature de lui et sa femme, la star du porno Ilona Staller, dans diverses positions sexuelles, ou encore la série Celebration, composée de sculptures géantes d'objets de fête (allant du ballon-chien à l'oeuf de Pâques), la plupart étant en acier inoxydable et de format gigantesque.
Si plusieurs critiques dénoncent l'absurdité de son art et le sabotage qu'il exerce dans le marché, Koons décrit plutôt son travail scandaleux comme "une démocratisation de l'art par l'intelligibilité universelle et la popularité de ses objets".
Jetez un coup d'oeil à son site Internet pour découvrir toutes ses oeuvres! (et faites surtout attention à bien regarder le format et les matériaux utilisés, qui sont toujours surprenants!)
http://www.jeffkoons.com/
Inscription à :
Articles (Atom)